Le feuilleton de dénigrement ciblant les défenseurs de l'amazighité ne date pas d'aujourd'hui. L'histoire ancienne et moderne du Maroc reste féconde de faits et de méfaits visant d'avorter et d'affaiblir l'attachement solide des imazighen à leur cause juste et légitime. Pour toute manœuvre malsaine prévoyant l'explosion du noyau dur de l'amazighité, tous les moyens sont bons, y compris même les plus malsains.
Certains organes de presse font partie de ces moyens impropres. La relation d'antipathie et d'aversion, qui les lie à cette thématique, est devenue monnaie courante, voire une vraie mode journalistique .D'ailleurs, depuis qu'une décision officielle, de haut niveau, a ébauché, d'un souffle nouveau et léger, une ouverture quoique réservée, sur l'amazighité, des réactions brusques se sont déchaînées de la part de certains journaux affichant un engouement avide et ambigu envers l'amazighité comme produit nouveau et rentable.
Une horde de commis de l'état central arabiste, dépourvus de tout professionnalisme journalistique, se noyant dans une atmosphère sociopolitique confuse, laissant voir une attitude doublement hypocrite. Ils se servaient iniquement du renouveau amazigh pour catalyser le débit, trop lent, de leurs ventes, car il suffisait d'afficher à la une, en gros caractère, un titre comportant un vocable en amazigh pourque ce journal se voit doubler sa commercialisation. Sinon ces mêmes faux journalistes se livraient , sans aucune éthique ni morale professionnelle , à des attaques ouvertes , mille fois choquantes , déversant des décharges intellectuellement venimeuses et nuisibles à la sincérité de quiconque entreprend revendiquer , à haute voix , ses droits à l'amazighité .
Beaucoup de journaux dits indépendants adhéraient, massivement, à cette croisade amazighitécide, ciblant tous les symboles qui réfèrent à cette identité socioculturelle. En guise d'illustration, il faut citer entre autres le quotidien "Annahar"qui dans sa livraison N°69 du 19/03/2004, sur la P.6 un pseudonyme d'"Abou Salma", sans mâcher ses mots, considère que tous les acteurs du mouvement amazigh ne sont que les arrières petits fils de lyouty Bournazil Bounifas.
Tout récemment, le faux redoutable journaliste nommé Rachid Nini, par le biais d'"Al massae", publication du 26/02/2008, en réaction à un article publié dans le N° 131 du mensuel Tawiza, il ne s'est pas suffisamment retenu et il a invoqué tous les saints et les malsains du makhzen, protecteur du panarabisme, pour qu'il lui vienne en aide et de faire en sorte que la plume de Mr Boudhane se brise et que Tawiza soit censuré (Amen). Mais, ironie du sort, le même makhzen taxe le journal du même Nini par une lourde condamnation (décision arbitraire que nous contestons vivement).
Le dernier en date, comme prolongement de cet acharnement antiamazighité, le N° 285 du dit hebdomadaire indépendant Al Watan du 29 mars 2008. Cet organe s'est donné, pages grand ouvertes, à un processus bien étudié pour défigurer la face, claire et nette, de l'amazighité. Prétendu être indépendant, ce petit organe, a machiavéliquement profité de la troisième session de l'université du printemps du MP pour tirer toutes les foudres possibles sur deux figures emblématiques qui ont, remarquablement, balisé par de fortes empruntes, l'histoire passée et présente de l'amazighité au Maroc. Deux itinéraires jalonnés par deux parcours parallèles et distinctifs, mais qui s'entrecroisent dans leur attachement infaillible à leur identité socioculturelle. deux personnalités charismatiques , en l'occurrence Mr Chafiq comme libre penseur et fin intellectuel , Mr Aherdan comme infatigable guerrier au sens politique du mot .
Tous les deux ont fait l'objet d'une offonce malsaine, odieuse et outrageusement orchestrée par le N° 285 du journal AL Watan. Pour les esprits clairvoyants, ce n'est pas étonnant que le dit Al Watan prenne comme cible ces deux individualités. Ce sont, selon les analyses de ce même organe, deux acteurs qui ont évolués au cœur de l'appareil idéologique du Makhzen. Soit , mais qui était et qui est ce makhzen , si ce n'est des hommes d'états , des gouvernements , des partis politiques et des agents administratifs qui ne cessaient , en vain , de panarabiser l'Histoire et la Géographie des pays de tamazgha . C'est là où résident la force et la singularité de ces deux hommes, à savoir le fait d'être intégrés par les appareils de l'état panarabiste et de s'en sortir indemne, sans être infectés ni perdre leur nature socioculturelle. Le motif de leur culpabilité, selon la vision intentionnée d'Al Watan, c'est que aujourd'hui, ils continuent de revendiquer, haut et fort, les droits de la langue-culture amazighe dans l'enseignement, dans la justice et dans les médias, chose que les porte-paroles du panarabisme absolu ne tolèrent point, et c'est ce qui explique le ton incriminatoire adopté par Al Watan suite aux déclarations émises par Mrs Aherdan et Chafiq lors de l'ouverture de l'université de printemps du MP.
Toute l'intégralité de la couverture, que le journal a réservée à la conférence, a été réduite à une diatribe surabondante de presque des injures. Le fait, de faire dire à ces deux personnes ce qu'ils n'ont pas dit, s'avère une pure et dure insulte à leur intégrité morale. Dans un article (non signé P.11) parlant d'Aherdan, l'auteur anonyme explique que ce dernier veut remonter la montagne "non pas pour ceci ou pour cela …..Mais pour défendre imazighen contre les arabes envahisseurs (al arabes al ghouzates)": propos creux et insensés. Pour enfoncer le clou dans la plaie, un autre titre sur la P.13, écrit noir sur blanc, "Je ne peux pas répondre aux questions d'un journaliste non amazigh"prétendu comme déclaré par Mr Chafiq, mais, contradiction flagrante, aucun indice dans l'entretien ne justifie cette réaction mensongère de la part du journaliste. Par contre ce dernier s'est montré démesurément brutal et fort agressif, voulant, coûte que coûte, salir l'image intellectuelle et symbolique de son interlocuteur. Tous ces harcèlements et ces tortures immorales ont été eu lieu sans aucune considération à l'état d'épuisement et fatigue apparents sur le visage de l'homme. Tout ce qui compte pour le journaliste, enragé et avide, c'est de sucer la sève intellectuelle de l'homme pour en extraire la matière grise amazighe précieuse et rentable.
Si ce journal constituait un organe de presse qui se respecte, par une grande mesure d'éthique et d'objectivisme, il n'aurait pas publié les propos de Mr Chafiq, car ce dernier a refusé de continuer le jeu malsain, c'est une pure et simple torture intellectuelle, histoire d'entacher et de défigurer la face claire de l'amazighité.
Mr Chafiq est connu pour tout le monde par ses visions équilibristes et sa pesanteur intellectuelle. Le petit journaliste a voulu, tout simplement, minimiser l'ouverture d'esprit de cette personnalité hors du commun. Quant à moi, je me demande si, au moins, ce journaliste a pu jeter un coup d'oeil sur certains écrits de son interlocuteur, avant d'émettre cette grande maladresse verbale qualifiant l'amghar comme quelqu'un qui cultuve le racisme intellectuel et identitaire.
Comme note de fin, pour que les rédacteurs d'Al Watan, qui, à défaut d'objectivisme et à excès d'amazighophobisme, se sont portés volontaires pour diaboliser deux individualités marquantes de l'amazighité, je les conseille si ils en sont capable de lire le texte intitulé " le vécu d'une appartenance pluridimensionnelle" paru in prologues N° 29/30 Printemps 2004, écrit par Mr Chafiq qui affirme en parlant de sa relation avec l'arabité: "(…) Autan de questions que je ne me pose pas encore , tant est forte ma foi en la solidité des liens entre l'islam , l'arabité et la berbérité . Je savoure à l'avance la joie et le bonheur que partagerons sous peu tous les musulmans, tous les arabes et tous les berbères, tous les marocains (…)"fin de citation. Mais je crains que nos éclaireurs journalistes d'Al Watan ne puissent apprécier la finesse de la sagesse et la maturité intellectuelle de la trame des concepts qui dominent dans les thèses et les messages de l'auteur.
Par Rachid Fettah
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