Le 22 octobre 2007, Sarkozy, le nouveau président français a entamé une visite d’Etat de trois jours au Maroc. Cette visite déjà reportée, s’accompagne de plusieurs interrogations si on prend en considération le contexte historique des relations dites « amicales » entre le makhzen marocain et les officiels français.
Aussi, en essayant d’interpréter les données politiques actuelles du Maroc de 2007, ni la succession du parti d’Istiqlal « Indépendance » à la tête ’un gouvernement marocain « illégitime »puisque ne venant pas d’une majorité électorale, ni la visite de Sarkozy bénie par le makhzen ne sont innocentes. Immédiatement après le retour du chef d’Etat français dans ses quartiers, ce au tour du représentant du protectorat espagnol sur des îles marocaines de venir mais cette fois ci pas au Maroc .Le roi d’Espagne Juan Carlos va rendre une visite officielle, une première pour un roi d’Espagne, aux deux villes Berbères, Sebta et Melilia.
Le cadre historique des deux visites :
En 1912 : Les notables d’anciennes familles mauresques et le makhzen marocain menacés par la révolution de tribus Berbères qualifiées de Bled Essiba « pays de l’anarchie » ont demandé la protection des français et des espagnols déjà sur place, en tant que puissants alliés étrangers capables de protéger et renforcer le système makhzenien central contre les patriotes berbères occupant des montagnes qui allaient prendre le nom de Maroc« inutile ». En effet, en mars 1912, le traité du Protectorat français fut signé à Fès entre le maréchal Lyautey et le makhzen et fut complété par un traité similaire avec l'Espagne. Ainsi, le Maroc est divisé en plusieurs zones sur lesquelles règnent des puissances tutélaires. La France s'attribue en gros une bonne partie centrale du pays, avec les quatre villes impériales : Fès, Mekhnès, Rabat, Marrakech et la future métropole de Casablanca. Les alliés, makhzen et ses protecteurs français ont placé leur monopole d’exploitation sur un ensemble géographique économique qu’ils définissaient comme le Maroc utile tandis que l'Espagne s'appropriait le Nord (Rif, Ijbliyen) à l'exception de Tanger déclarée "zone internationale » ,ainsi que l'enclave d'Ifni et le Rio de Oro (Sahara) dans le Sud. En Juillet 1921, la résistance Berbère est déclenchée dans les territoires du Maroc dit «espagnol » et allait causer le désastre espagnol à d’Anwal où la colonne du général Silvestre est anéantie par les patriotes Berbères Rifains commandés par l’Amghar Général connu sous le nom de l’Emir Abd el-Krim qui institua une véritable République où se sont confédérées les tribus du Rif. À partir de 1924, la guerre s’étendait au Maroc dit « français » avec les victoires héroïques du Sud-est marocain et de l’Atlas couronnant les téméraires Assu ou Baslam , Zayd ou Hmad , Moha ou Hemmu Azayyi et bien d’autres.
La France, avec le soutien généreux des traîtres a assassiné et torturé des milliers de Berbères qui ont prouvé leur loyauté à la dignité, à leur terre marocaine en particulier et à l’Afrique du Nord en général. Malgré cela, les grandes forces impériales alliées, invitées par des héros improvisés du mouvement pseudo nationaliste qui ne connurent point de champs d’honneur à manipuler contre la résistance Berbère qui est gravée dans la mémoire historique. Au moment où le Rif et l’Atlas sont bombardés par les grandes forces impérialistes, les arrivistes dits « nationalistes » ont déjà entamé et dessiné les grandes lignes du Maroc d’après l’ « indépendance ». D’abord, en 1930, ils ont controversé et même abrogé le droit coutumier Berbère sur le plan éducatif et juridique , un véritable prologue à l’éloignement des Berbères de tous les plans politiques et toutes les formes de trahison qui allait se poursuivre jusqu'à nos jours. En 1926, après la reddition d’Emir Abdelkrim dans le pré-Rif attaqué avec des armes chimiques utilisées pour la première fois dans l’Histoire, arrivait le tour de la résistance du Saghro au Sud-est du Maroc . Trahis et torturés par la puissance armée française, avec l’aide du makhzen et ses mercenaires, les combattants montagnards ont accepté le désarmement sur la base du principe de négociations. De ce fait, les actions des pseudo nationalistes sont mises en œuvres avec la création des partis politiques, groupes d’action, tissage de réseaux « d’amitié ». Tout est permis tant que leurs ennemies Berbères sont bien dressés, soumis et torturés. La dernière forme de résistance était le courant radical de l’armée de libération dont le parti de l’Istiklal « indépendance », s’érigeant en parti unique a détourné les revendications pour en faire ses glorioles. Là, on saisit l’occasion de rendre hommage à Abbas Messadi et autres victimes des barbaries commises au nom dudit parti et voilées sous l’étiquette de l’unification de la patrie. Parmi les plans dangereux issus du courant qui prétend être national : la convention de trahison d’Aix les bains .Les grandes lignes, « entre les lignes » que les historiens de ce courant notent dans leurs essais des plus subjectifs, étaient la succession des signataires de la convention et la charte d’ « Istiqlal » pour le gouvernement qui sera chargé de l’isolement et la marginalisation politique des Berbères, « héros sans gloires » qui seront de ce fait écartés de toutes responsabilités politiques sensibles. Ainsi, le Maroc a obtenu « l’indépendance », qualifiée par l’Emir Abdelkrim d’Ihtiqlal, indépendance formelle et sous conditions. Le gouvernement du parti unique est nommé contre la volonté des Berbères qui ont subi toutes les formes de torture, jusqu’ à la liquidation physique, au moment où les « nationalistes » signaient la charte misérable qui allait en fait s’avérer comme le complot abject contre les berbères..
La politique du nouveau protectorat du Maroc :
En Janvier 2007, le Maroc a connu le réveil et la renaissance Berbère partout dans le Maroc. Le pouvoir marocain s’est donc précipité pour tirer la sonnette d’alarme. C’est en Janvier 2007 que la coordination Ayt Ghighuch a pu mobiliser la masse populaire, sans exception, pour dire à haute voix «Non à la marginalisation et à l’arabisation ». Tout au long de la route qui traverse la vallée du Dades (Sud-est, Warzazat) ,Bumal n Dades ,Klaa n Imgun , Msemrir vers la vallée de Tinghir et Draa ,toutes les couches sociales ont manifesté en interrompant la circulation routière. Le seul moyen pour faire entendre leur voix à un lobby qui prétend être non concerné en demeurant sourd muet . Comme d’habitude, le makhzen au lieu de comprendre le message des contestataires continuait sa politique de répression et de provocation. Près du Sud-est, les habitants d’Anfgu ont protesté contre la barbarie et la nature de la marginalisation et contre le mépris de l’Etat panarabistee. La même colère s’est exprimée au nord du Maroc, dans le Rif, le 1er mai des banderoles revendiquent l’autonomie du Rif et sur place un comité a vu le jour. Le 08 mai 2007, les universités marocaines Agadir, Imtghern (Errachidya) , Ameknas, Taza…ont connu des bouleversements qui donnèrent lieu à des agressions, des arrestations, des tortures orchestrées par les ennemies classiques de la cause Berbère à travers l’Histoire. Au sein des universités et au Sud-est Du Maroc, les domiciles sont violés, des étudiants agressés, torturés et écroués dans les prisons du makhzen version 2007, tout le monde a exprimé sa colère contre l’implication de l’ensemble des classes politiques, intellectuelles et médiatiques liguées comme d’un commun accord contre les Berbères.
En septembre 2007, s’est déroulé le rendez vous des « élections législatives » marocaines, les vendeurs des âmes et des espoirs sont venus comme d’habitude pour jouer leur comédie dans le Sud-est .Avec des voitures derniers modèles, leurs costumes tout neufs, leurs téléphones portables dernier cri,ils sont venus se moquer des pauvres martyres qui n’ont rien à voir avec cet Etat et ses institutions .Les taux de participation ont été, comme on pouvait s’y attendre, compris entre zéro et 15 pour cent. Un message Très Clair aux gens de Rabat « Iwda n iskirkisen! » : Halte aux mensonges ! D’autres régions de Tilmi, à 60 kms de Bumal n Dades, ont montré leur colère contre la marginalisation et « Lhugra ».Quelques jours plus tard, les Berbères de Safrou se sont révoltés contre le mépris et la pauvreté dont ils sont victimes . Manifestations suivies d’arrestations de militants qui sont toujours incarcérés à FES.
Le makhzen marocain n’a pas encore saisi le message de Berbère. Au lieu de prendre en considération les revendications légitimes du mouvement pacifique, il les provoque encore et encore .Face aux aspirations justes, comme celles de 1958, du peuple Berbère Marocain l’ennemie historique des Berbères est arrivé à la tête d’un gouvernement illégitime. Aux vues du taux de participation qui n’a pas dépassé 20 %, même si les chiffres officiels et mensongers l’élèvent à 37 %, la colère du peuple envers ces résultas est une imposante contestation berbère généralisée exprimée à de nombreux et différents niveaux. Le makhzen alors, a bien saisi les messages des masses populaires Berbères qu’il interprète comme une menace contre sa stabilité et sa continuité. De ce fait, le chef du parti élu issu de la lignée conservatrice antidémocratique a nommé la majorité des ministres appartenant justement au sein des arrondissements du makhzen. Une réaction normale et prévisible puisque les Berbères, les seuls lésés, oppressés victimes de perpétuelles manipulations sont de retour et revendiquent leur droit à la dignité.
La visite de Sarkozy normalement programmée pour le moi de juillet a été avancée pour la coïncider avec de la prise de fonction du parti de l’Istiklal à la tête du gouvernement marocain, le même parti qui a signé voici un demi siècle la charte de « l’indépendance » avec la France. La signification de cette visite et ses effets politiques et symboliques sont plus qu’évidents. Tout était déjà prévu dans la charte d’Aix les bains de 1955. Alors, loin des interprétations économiques et de politique internationale, Sarkozy est venu au Maroc pour rappeler aux Berbères en colère qu’il est toujours aux cotés de ses frères et amis panarabistes, toujours prêt à les soutenir. Il est bien là pour rappeler aux Berbères que les 36 sinistres années de canon Berbères « Françaises », ne sont pas encore terminées malgré les chartes internationales des droits de l’homme, les déclarations de l’ONU, et les grands ENSEIGNEMENTS de LA Révolution Française . Tant que Sarkozy bénit un gouvernement que le peuple Berbères rejette, tout ira bien d’ici à 2012.
De quelle indépendance parle-t-on alors!? Est ce une coïncidence que la France ait protégé le makhzen contre les soulèvements patriotiques Berbères et que c’est encore la France qui protége le nouveau makhzen à la tête du gouvernement marocain illégitime en ce 2007 ? Si c’est une coïncidence pourquoi Juan Carlos a manifesté sa colère avec cette première visite officielle aux deux villes Berbères Sebta et Melilia immédiatement après la visite de Sarkozy ?Ce ne sont certainement pas quelques millions d’Euros du projet TGV et le projet, sur le papier, d’énergie nucléaire qui nécessitent le déplacement de tout le gouvernement de l’Elysée au Maroc. Des mobiles inavoués se seraient dissimulés sous les discours officiels ?.
Le chef de l’Etat français est volontairement intervenu pour régler nos problèmes économiques et sociaux au moment où son pays, la France, brûle de colère et où les grèves touchent tous les secteurs vitaux ! Le président s’inquiète de la situation sociale marocaine et oublie ce qui se passe chez lui .S’il y a autant d’orphelins, c’est en raison des mesures des politiques franco-marocaines qui cautionnent le manque de sécurité des salariés du bâtiment , la ségrégation envers le peuple Berbère .Politiques accouchant d’ accords entourés de secret de polichinelle avec les autorités marocaines , fermant les yeux sur les violations des libertés individuelles et des droits humains pour les Berbères en général.
La réaction et la mobilisation du peuple marocain, lors de la visite royal de Juan Carlos à Sebta et Melilla, a été orchestrée beaucoup plus pour des fins de manipulations psycho politique, en l’occurrence faire renaître chez les populations le sens d’un patriotisme émoussé avec le temps que pour dénoncer avec colère par l’Etat marocain la visite en question .Ce n’est pas la première fois que ce genre de visite soit entamée .Où était le makhzen pendant les 5 siècles d’occupation d’une partie du Maroc ? Pourtant un drapeau Espagnol est sur chaque administration à Sebta et Melilla et l’hymne national espagnol est répandu et chanté chaque jour. Comme cela, les faux calculs poussent le gouvernement marocain à s’impliquer dans des affaires qui ne produisent que la honte comme le cas de l’île de « Leila ».Est ce qu’un gouvernement comme celui du Maroc a le courage de manifester contre un Etat comme l’Espagne qui est devenue le rêve des millions de marocains qui cherchent des contrats de travail à 12 millions pour vivre en paix loin de leur pays où ils s’arrachent à leurs familles pour mourir souvent noyés avant d’atteindre les rives ibériques ? D’abord il faut résoudre le problème crucial du chômage avant de fustiger des gens qui nous aident à résoudre les problèmes de millions de chômeurs que poussent la misère et le mépris à quitter le Maroc à tout prix.
Par :Omar Zanifi
Asif n Dades
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.