L'équipe de recherche sur la langue et la culture amazighes (ERCLA) à la faculté des lettres et des sciences humaines d'Agadir a organisé le 29 décembre 2014 une journée d'étude intitulée : « Recherches en littérature amazighe », avec la participation des enseignants chercheurs au département des études amazighes, et ce à l'espace des humanités à partir de 9 heures. Une journée d'étude qui est animée par le Professeur Abdelâali Talmenssour et s'est caractérisée par le mot introductif du précédent doyen de la faculté des lettres et des sciences humaines Mr Ahmed Sabir.
Cette journée d'étude a contenu deux parties fondamentales : la première concerne des communications en langue française, alors que la deuxième celles en langue arabe.
En première partie, le Professeur Abdelmottaleb ZIZAOUI s'est intervenu à propos « des genres poétiques au Rif », il a signalé qu'il va traiter des problématiques liées à la description, les caractéristiques et les circonstances de production d'une série des genres poétiques en langue amazighe au Rif, tout en insistant que sa communication n'est qu'une réflexion qui comporte quelques éléments dé réponse avec la présentation du bilan de recherches à propos des différents types des genres poétiques du Rif.
La même communication a montré la terminologie amazighe liée aux divers genres poétiques rifains notamment : asalaw, asfru, izri / izran, re3yart n tslit, tanna, lalla bouya, taqessist, jemmad-jemmad, am3qab. La communication s'est également arrêtée sur quelques travaux académiques qui ont étudié ces genres notamment les travaux de Biarnay (avec son étude intitulée « Notes sur les chants populaires du Rif » et de David Hart (avec son étude intitulée « Etudes sur les dialectes berbères du Rif »).
La deuxième communication est du Professeur Lahoucine Bouaakoubi qui a traité « la néo-littérature amazighe : un espace d'intertextualité entre oralité et écriture ». Au début le chercheur a donné des éclaircissements à propos des notions clés de son intervention à savoir : néo-littérature amazighe, Intertextualité, oralité, écriture. Pour Ia première notion, le chercheur a indiqué qu'elle est utilisée pour la première fois par le chercheur Salem Chaker afin de classer les nouveaux écrits en langue amazighe aux domaines suivants : le roman, la nouvelle, la poésie, le théâtre. Pour la seconde notion, il s'agit des interactions qui existent entre les textes, cette interaction peut être sous forme de : citation, allusion, intégration. Quant aux deux dernières notions, le chercheur les a expliquées en relation avec les spécificités de la culture amazighe qui est à la fois orale et écrite. Dans le bute de montrer l'existence d'intertextualité en nouvelle littérature amazighe, le chercheur a donné de multiples exemples : l'écrivain amazigh Lahcen Zahour qui écrit des nouvelles comme des contes et qui a déjà une expérience relative à la collecte et la publication d'anciens contes en langue amazighe, présence de la légende de Hammou Ounamir dans des situations de tragédie en prose comme en poésie (taslit n unzar de H.Idblkassm, ixfawn disasan de M.Oussouss, wiss sa n ignwan de A.Alahyane, ...), présence des proverbes et histoires anciennes...
De sa part, le Professeur Hassan Andam a choisi de présenter le recueil de nouvelles de l'écrivain amazigh Mohammed Oussous dans une communication intitulée : « la réactualisation du patrimoine oral amazigh dans le recueil de nouvelles Ayt Iqjdr d uxsay ». En premier lieu, le chercheur s'est arrêté sur la terminologie relative à la nouvelle littérature amazighe : taskla, ungal, tamdyazt, tallast, tullist...et ce afin de bien situer l'œuvre présentée et étudiée. Le chercheur a présenté les différents aspects de présence d'intertextualité dans cette œuvre notamment à travers : l'utilisation du mythe très connu Hmmou Ounamir avec toutes ses composantes étymologiques, recours aux contes amazighs anciens comme l'illustre d'ailleurs clairement le titre, utilisation des proverbes amazighes, signalisation des pratiques amazighes anciennes...
Etant l'importance de la manifestation carnavalesque « Imaâchar » très célèbre dans la région du Souss, le Professeur Abdelâali Talmenssour a choisi de l'étudier profondément dans une communication titrée : « Grotesque et burlesque dans la scène des Imaâchar », en précisant au début les concepts théoriques sur lesquels se basent la communication, tout en signalant en même temps la place de cette manifestation dans la recherche scientifique en évoquant quelques études effectuées autour d'elle (exemple : la fonction émancipatrice chez Imaâchar de Taoufik Adouhan), cette communication a montré également la diversité et la multiplicité des arts que comporte cette manifestation culturelle : music, théâtre, poésie,...Enfin, le chercheur a présenté des différentes remarques sur les propos dits par ceux qui exercent cette pratique culturelle et artistique lors de sa célébration.
D'autres communications étaient présentées en langue arabe par les professeurs chercheurs : Mohammed Afakir, Elbachir Ben Cherif, Mohammed Abidar. Ils ont étudié la poésie amazighe orale traditionnelle.
Par : Rachid Najib