L'association Tairi n wakal a célébré, le 15 juin 2013 à Tiznit le deuxième anniversaire de la reconnaissance constitutionnelle de l'amazighe comme langue officielle. Il s'agit d'un grand événement culturel, organisé à plusieurs espaces de la ville de Tiznit dont la Maison de la culture et la grande place « Al-istiqbal ». Au programme s'affiche une matinée consacrée à l'olympiade Tifinnagh sur ordinateur destiné aux jeunes élèves de la ville. Les meilleurs participants ont gagné des prix d'encouragement.
L'après midi, à 15h, le public, qui a rempli l'amphi de la Maison de la culture de Tiznit, a eu l'occasion d'assister à une conférence pour évaluer les deux ans après la reconnaissance de l'amazighe comme langue officielle. Plusieurs chercheurs ont pris la parole lors de cette séance : Mohamed Chami (linguiste et président de la Confédération des associations amazighes du Rif), Mohamed Handain (historien et président de la Confédération des associations amazighes du Sud du Maroc-Tamunt n iffus, Abdellatif Ouammou, (avocat, parlementaire PPS, et président de la Commune urbaine de Tiznit), Zaid Ouchna (écrivain et poète) et Rachid El Hahi (chercheur dans le domaine amazigh). Les cinq intervenants ont mis l'accent sur les différents aspects liés à la reconnaissance constitutionnelle de l'amazighe. Un bref aperçu historique de l'évolution de la revendication amazighe au Maroc fut présenté par Chami et Handain avant de donner la parole à Ouammou pour intégrer la question amazighe au Maroc dans un projet global aspirant à une société démocratique et progressiste. De ce fait, les poches de résistance de ce projet ne cessent de mettre les battons dans les roux devant toute initiative sérieuse en faveur de l'amazighe. La communication d'Ouchna est allée plus loin pour chercher les origines historiques et idéologiques de l'amazighophobie du Makhzen, liées à la nature même de sa structure comme système non démocratique. De même pour les partis politiques nés en son sein ou dans son entourage idéologique. Devant cette situation de blocage, Ouchna appela les Amazighs à se prendre en charge eux-mêmes pour promouvoir leur langue. El Hahi, qui était le dernier intervenant, s'est focalisé sur le texte constitutionnel lui-même et les différentes procédures législatives, très compliquées, pour l'élaboration des lois organiques, et des circulaires, relatives à la mise en œuvre du caractère officiel de l'amazighe. L'absence d'une vraie volonté politique explique l'ambiguïté qui marque la vision gouvernementale à ce sujet, et de ce fait pousse au calendrier grec les lois organiques de l'amazighe.Le débat qui a suivi la conférence montre que l'importance historique de la reconnaissance de l'amazighe comme langue officielle s'éclipse, après deux ans d'attente, devant l'absence de mesures sérieuses pour une mise en application réelle de cette décision. Par conséquent, une certaine déception s'installe chez les militants démocratiques, ce qui peut mener à d'autres formes de contestations plus violentes. A la suite de cette conférence, un projet de « Communiqué de Tiznit » fut rédigé et contient une série de recommandations liées au thème discuté.
La deuxième partie de cette séance est consacrée aux hommages rendus à des personnalités qui ont largement contribué à la promotion de la langue et de la culture amazighes. C'est Ahmed Sabir, doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines d'Agadir qui était chargé de les présenter : Leila Mezyan Ben Jelloun (BMCE), Mohamed Chami (chercheur), Amina Ibn Cheikh (journaliste), Lahoucine Bouyzgaren (réalisateur), Ahmed Boumzgou (historien) et Mahjoubi Ahardan (homme politique et peintre, qui n'a pas pu venir à Tiznit).
Avant la clôture de cette séance, Fatima Tabaamrant, président de l'association organisatrice de l'événement, a lu la lettre en amazighe, adressée à Sa Majesté le Roi Mohamed VI.
Ce grand événement, qui a connu la présence du gouverneur de Tiznit, du président du Conseil provincial de Tiznit, du président de la Commune urbaine de Tiznit, du délégué du ministère de la Culture, de Othman et Leila Benjelloun (BMCE) et d'autres personnalités culturelles et politiques, est clôturé par une grande soirée artistique organisée à la place Al-istiqbal. Après la projection d'un documentaire intitulé « Renaissance amazighe », produit par Dounia Benjelloun, plusieurs artistes ont pris pat lors de cette soirée : Ahwach de Tiznit, Fatima Tabaamrant, Groupe Toudert et l'humoriste Bouchaib Abaamran. Quelques anciens joueurs de l'équipe nationale, comme Aziz Bouderbala et Hmaidouch, ont aussi assisté à cette soirée de clôture.
Par le Comité chargé de la communication