Tamazgha (Afrique du Nord) a connue, durant cette année, de nombreux événements relatifs à l’amazighité. Ceux-ci ont donné, un peu partout en Afrique-du-Nord, un sacré coup de main au débat sur la situation des Amazighs. Après avoir fait le bilan d’une année de lutte amazighe, nous informons l’opinion nationale de chaque pays de Tamazgha et internationale de ce qui suit :
- Nous dénonçons les tergiversations et reports de l’Etat et du gouvernement en place et l'appelons à s'engager fermement sur une loi organique pour tamazight, en dehors de toutes considérations politisantes, partisanes et raciales. Nous refusons également toute exploitation de l’officialisation de tamazight à des fins personnelles, sans tenir compte de l’avenir de tamazight en tant que langue et culture.
- Nous signalons que les intentions de l’Etat et du gouvernement marocains en ce qui concerne la promotion de tamazight restent intactes comme si de rien n’était. De ce fait, l’Etat marocain est appelé à traduire en actes ses propos qui s’avèrent sans aucun effet, une année après l’officialisation de tamazight. Par conséquent, nous dénonçons le report eternel de la consécration de Yennayer comme fête nationale.
- Nous nous indignons devant le choix, par le ministre de la communication, de l’institut des recherches et des études pour l’arabisation, pour la supervision de l’observatoire nationale des médias. En vue d’éviter les conséquences désastreuses dues à la promotion de l’arabe au détriment de tamazight et du maintien de la paix sociale, nous appelons à la mise en place d’une loi de discrimination positive en faveur de tamazight, bafouée des années durant par une décision politique.- Nous dénonçons vivement l’incarcération arbitraire des détenus politiques amazighs et exigeons leur libération immédiate sans condition aucune. Nous nous indignons également devant la politique systématique qui, s’inspirant des dahirs hérités de l’époque coloniale, a pour ambition à confisquer les terres collectives afin d’appauvrir les peuples autochtones, Imazighen en l’occurrence.
- Nous dénonçons les compagnes d’intoxications ayant pour but de salir l’image des figures emblématique de l’Histoire du pays tel de feu Mohamed Abdelkrim Al Kattabi et appelons à une équité de bonne et due forme envers les symboles de la résistance armée contre la colonisation.
- Nous dénonçons, la militarisation des zones amazighophones appauvries par une décision politique, les jugements arbitraires et fallacieux contre les détenus politiques arrêtés après les soulèvements populaires à Sidi Ifni et à Aît Bouâyache.
- Nous dénonçons, la prise de position officielle concernant les droits socioculturels de la population amazighe, la marginalisation des zones amazighophones et l’emploi raciste du terme « Maghreb Arabe » au lieu du celui de « Grand Maghreb », thèse soutenue par le ministre des affaires étrangères.
- Nous dénonçons le comportement raciste de la police tunisienne suite aux événements de Lqelâa, et appelons le gouvernement tunisien à rompre le lien avec les pratiques dictatoriales de Benali afin d’assoir un Etat de droit.
- Nous mettons en garde contre la montée en puissance de l’extrémisme religieux promettant de faire barrage à l’émancipation de la femme et aux libertés individuelles de tous les citoyens. Nous appelons les Tunisiens à faire barrage à toute Constitution qui ne soit démocratique dans le fond et dans la forme.
- Nous exprimons notre solidarité avec le tissu associatif amazigh en Tunisie et nous appelons au lancement d’une compagne internationale de soutien aux Amazighs de la Tunisie en ces moments délicats caractérisés par la mise en vigueur de la pensée unique arabo-islamiste du parti au pouvoir, En-nnahda.
- Nous saluons les acteurs politiques libyens qui par, leurs déclarations, ont exprimé leur soutien aux droits des Amazighs. En dépit nous exprimons notre dénonciation au discours haineux et allergique à l’amazighité.
- Nous insistons sur l’officialisation de tamazight en tant que langue officielle en Libye et nous appelons à son insertion dans les institutions de l’Etat libyen.
- Nous apportons notre soutien inconditionnel aux libyens dans leur lutte acharnée pour une effective jouissance de leurs droits et les appelons à se méfier de suivre l’exemple de la Constitution marocaine octroyée, qui n’a pas pris en compte le droit à la liberté du culte.
- Nous dénonçons le rôle néfaste joué par l’Etat algérien dans l’Azawad tantôt par la création des groupuscules terroristes tantôt par le soutien direct au groupe islamiste Ansar Ed-ddine.
- Nous appelons les ONG à venir en aide au peuple touarègue dans l’Azawad et à ses réfugiés poussés à l’exil dans les pays voisins et nous dénonçons vivement l’intervention militaire française tout en reconnaissant l’indépendance de l’Azawad et que le MNLA comme seul représentant légitime du peuple de l’Azawad ;
L’Etat algérien, raciste, ennemi historique de tamazight et responsable des émeutes du « printemps berbère noir », menace la paix sociale dans toute la région. Son soutien hors pairs à l’ancien régime de Khadafi et ses relations douteuses avec les groupes terroristes en témoignent. Pour faire barrage à ce régime dictatorial nous appelons :
- Tous les Algériens en générale et les Amazighs en particulier à promouvoir tous les efforts susceptibles de faire pressions sur le régime en question et à faire réussir leur « printemps démocratique » afin qu’il reconnaisse les droits de ces citoyens et ceux des amazighs en Algérie.
- Les acteurs du Mouvement Amazigh à canaliser leurs efforts et consolider leurs structures pour que tamazight soit officielle dans la Constitution algérienne.
- Nous dénonçons la mise en quarantaine du Mouvement Amazigh concernant ‘’ les consultations politiques’’ supervisées par le Conseil de la Oumma algérienne.