Décidément il n'y a pas de quoi s'étonner, si le Parlement Marocain n'entend toujours pas que soit utilisée la langue Amazighe dans l'enceinte de l'hémicycle lors des "questions-réponses" adressées au Gouvernement. En effet la tentative de Madame Fatima TABÄMRANTE, l'étoile de la chanson Amazighe qui vient de faire ses débuts dans le domaine de la politique est vouée à l'échec, quand elle a cru que sa question qu'elle avait posée en langue semi-officielle (Tamazighte) au Ministre de l'éducation nationale Monsieur Mohamed ELWAFA, allait être prise en considération.
Eh oui! Madame Fatima TABÄMRANTE avec toute sa bonne foi, s'était bel et bien adressée à Monsieur le Ministre Istiqlalien durant la séance du lundi 30 Avril 2012, pour lui demander pourquoi la langue du peuple Amazigh (Tifinaghe), n'a pas encore l'air de décoller de la ville de Rabat et d'atterrir dans les classes de toutes les villes du pays?
Cette simple petite question posée et en douceur par Fatima TABÄMRANTE, a provoqué le réveil du volcan-apartheid Marocain et donnant lieu à un duel opposant les "pour et les contre", parmi les représentants d'Al-Oumma Al-Maghribya, et par un échange de point-de-vue entre les Députés, il pourrait sembler encourageant quand la majorité avait applaudi à l'initiative, y compris le Ministre chargé des relations avec le Parlement, qui avait même appelé à ce que cette date historique, soit le signal de départ pour l'utilisation de la langue de la forte majorité des habitants (autochtones) du Maroc Amazigh? Bien entendu on ne pourra pas passer sous-silence les positions distinctes du représentant du Parti de l'Istighlal et de la représentante du Parti du Mouvement Populaire, qui s'est toujours assigné défenseur d'Albadya (Campagne), mais qu'à eux-deux et face au public, ils viennent de renier leur identité Amazighe, parce qu'ils ne comprennent et ne savent pas s'exprimer en Tamazighte, même en ayant leurs origines Amazighes "disent-ils".
Malheureusement la surprise ne s'est pas fait attendre, puisque une semaine après et durant la séance des débats Parlementaires du lundi 07 Mai 2012 présidée par Madame ROUISSI Khadija, celle-ci a débuté par porter à l'attention des honorables Députés, que la langue Amazighe ne sera pas utilisée pour le moment, car elle reste encore soumise à l'étude et à la prise de décision par les honorables membres du bureau du Parlement.
Mais aussi étonnant que cela puisse paraitre, on pourrait bien se demander pourquoi les Députés membres du groupes RNI, Parti qui a enrôlé dans ses rangs, Madame Fatima TABÄMRANTE n'ont-ils pas réagi à la déclaration de Madame Khadija ROUISSI? Et pourtant Fatima TABÄMRANTE s'était exprimée au nom dudit Parti, après l'aval des membres du groupe et qui se sont retranchés derrière leur mutisme sinistre? Est-ce que Fatima TABÄMRANTE se s'est-elle pas sentie trahie et abandonnée par des hommes et des femmes qui l'entourent et que peut être se sentiront mal à l'aise, s'ils venaient à partager son point de vue et à soutenir sa position? sachant que ce Parti créé par Maitre Ahmed OSMANE en Juillet 1977 et compte un grand nombre d'adhérents hommes et femmes de souche Amazighe et issus de la région du SOUSS, mais n'ayant jamais eu le courage de faire ce que vient de faire Fatima TABÂMRANTE ce lundi 30 Avril 2012.
Un geste honorable et courageux qui sera inscrit dans les annales historiques d'un Parlement qui a pris naissance en 1963 et qui a toujours refusé d'accepter, que soit parlée dans son sein, la langue des 2 tiers de sa population (colonisée).
DASSARI Mohamed