Il n’y aura plus de question posée en amazighe au parlement, le temps nécessaire pour l’adoption de la loi organique de l’officialisation de cette langue et de recruter des traducteurs.
Lundi 30 avril, une députée du RNI rompt une tradition, bien ancrée au parlement marocain, et pose une question en amazighe. Une première. S’en est suivi une vive polémique, à l’intérieur de l’hémicycle, entre partisans, RNI, PAM et USFP, et détracteurs, PJD et Istiqlal, grands défenseurs de la langue arabe, et même le Mouvement populaire, pourtant une formation de tendance berbériste.
Une semaine plus tard, la conférence des présidents des groupes parlementaires a décidé, lundi 7 mai, de reporter toute question ou intervention en amazighe à une date ultérieure, le temps que la Chambre des représentants recrute des traducteurs et s’équipe en moyens matériels adéquats à même d’assurer un meilleur usage de la langue amazighe. Une manière intelligente d’éviter que l’initiative de la chanteuse Fatima Tabaâmrant ne fasse tache d’huile non pas à la Chambre basse mais également chez les conseillers, d’autant que les séances hebdomadaires des questions orales au parlement sont transmises en direct sur la 1ère chaine (Al Aoula). Dans ces conditions, nombreux sont ceux qui seraient tentés d’emboiter le pas à la députée du RNI. Une médiatisation, à moindre frais, et du pain béni pour ces élus.
Une décision conforme à la constitution