Encore une fois, le Makhzen frappe fort, comme ce fut le cas ces derniers jours notamment à Taza.
Celle-ci a été complètement encerclée par la police marocaine ayant reçu l’ordre de mater la population en employant les moyens les plus vils qui soient.
Dans ce pays le PEUPLE aspire, impatiemment et désespérément, à tourner la page du passé et à ouvrir une fenêtre sur le renouveau démocratique et culturel, qui serait en parfaite adéquation avec les lettres nobles gravées dans les textes fondamentaux du pays et les discours des dignitaires de l'Etat.
Malheureusement ce n'est qu'une apparence trompeuse, qui vise à bluffer, à tromper le peuple et à le mépriser. Le massacre de l’être humain et déclin des hauts principes ont connu un visage qui rappelle des pages sombres de l'histoire marocaine et du Rif en particulier.
De 1957 à 1959 à Ait Bouayach, une localité de 20.000 habitants dans le Rif, le Makhzen a voulu marquer le coup en bridant la population, dans son élan à demander des comptes à l'Etat et à formuler des demandes socio-économiques justes et légitimement démocratiques, Dans cette région qui fut maintenue en marge du progrès, comme d autres régions par ailleurs, tout a commencé le 05 mars 2012, lorsque la population d'Ait Bouayach, a organisé une marche en direction d'El-Hoceima pour protester contre la cherté de la vie et la libération de Bachir BENCHAIB, un jeune de la localité que les forces publiques avaient arrêtés.
Le 06 Mars 2012 le convoi s’est dirigé vers les locaux du Pachalik , pour y faire un sit-in, en y campant et condamnant les accès.
Vers 1H du matin du 07 Mars 2012, les forces publiques sont intervenues pour démanteler le sit-in et en chasser les campeurs. Ce fut la goutte qui fit déborder le vase.
Un affrontement s'est produit et la population s’est soulevée pour exprimer sa solidarité envers les manifestants dans un élan naturel connu des enfants de la région. L'issue trouvée par le Makhzen fut l'emploi de la force féroce, aveugle, manifestement raciste digne de l'occupation d'une force étrangère, notamment lorsque des insultes furent proférées à l’égard des manifestants, en les étiquetant de « fils d’espagnols » et autres que l’on ne saurait citer ici par pudeur et respect de nos chers lecteurs.
Toute la journée, la ville fut transformée en champs de bataille, qui traduisait l'indignation et le malaise profond de la population. La ville fut complètement encerclée, militarisée et des moyens militaires furent employés pour bien « dresser » et réduire au silence une population inébranlable dans sa détermination et répulsion d'un autoritarisme makhzenien d'un autre âge.
Il faut rappeler que les attitudes de ces forces à la botte du Makhzen étaient indignes de représentants de l'Etat. Des commerces furent vandalisés, des insultes furent proférées contre les habitants de la localité témoins de la décadence morale du Makhzen.
Un fait qui n'a laissé personne indifférent, la jeunesse locale, qui le 08 Mars 2012 a entrepris la constitution des comités locaux pour protéger leurs quartiers de la dévastation provoquée par les « forces de répression » dans leurs villes. Des débats citoyens avaient été mis en place pour échanger autour de ce que vient de subir leur ville. Le Makhzen , comme à l’accoutumée, soupçonnant des actes en dehors de son cadre , est intervenu pour disperser et maîtriser un éventuel rassemblement. Ce jour-là a connu des arrestations massives et complètement arbitraires parmi les manifestants.
La même scène s’est reproduite le jour suivant, tard dans la nuit du 09 Mars 2012 l'affrontement s’est prolongé, dans une ambiance, qui rappelle un temps révolu mais dans les faits l'histoire se répète à l'aube du XXI siècle.
La confrontation ne s'est pas cantonnée à la ville même, d 'autres localités se sont solidarisées avec Ait Bouayach et sa population. Des scènes semblables furent observées à Imzouen, Aith Youssef u Ali, et l El-Hoceima.
Le CAFCDM appelle l'ensemble des consciences vives du pays à la mobilisation et à plus de vigilance et de résistance à la prédation systématique du pouvoir.
Collectif des Amazighs de France