Voilà plus d’une année que les pays de Tamazgha (nord de l’Afrique) connaissent des bouleversements politiques majeurs et traversent une période cruciale de leur histoire. Sous la pression populaire, le Maroc a modifié sa Constitution, reconnaissant pour la première fois depuis «l’indépendance» du pays en 1956, l’identité amazighe et a consacré la langue amazighe comme langue officielle.
Les régimes dictatoriaux de Tunisie, d’Egypte et de Libye sont tombés et le régime algérien ne tient encore que grâce à des manipulations et à la répression. Quant aux Touaregs, ils continuent de subir la marginalisation et la répression sanglante, comme c’est le cas depuis le mois de janvier 2012 dans l’Azawad (nord du Mali).
Les médias ont qualifié les révoltes populaires qui se sont déroulées au cours de l’année 2011 dans les pays de cette région et les changements qui en ont résulté, de «révolutions arabes». Les Amazighs, peuples autochtones, souvent à la tête des contestations et partie prenante décisive dans tous les mouvements sociaux pour le changement, restent globalement marginalisés, sans reconnaissance formelle, sans véritables droits politiques.
Les premiers pas des nouveaux pouvoirs en Libye, Tunisie et Egypte, ne semblent pas aller dans le sens des aspirations profondes des populations pour l’égalité des droits, pour une vie digne et libre. Il y a même des signes évidents de lendemains qui nous rappellent les jours sombres des dictatures déchues.
Le Congrès Mondial Amazigh souhaite interroger les actrices et les acteurs de terrain mais aussi les observateurs extérieurs sur les réalités et les perspectives dans le nord de l’Afrique. Pour les peuples de cette région, quels sont les changements souhaités et les changements constatés ? Quelles forces, quelles stratégies les Amazighs peuvent-ils mobiliser pour peser sur leur destin dans les pays de cette région ?
Quel avenir pour les peuples Amazighs, menacés dans leur identité, dans leur mode de vie et même dans leur survie, ce qui est particulièrement le cas pour les Kel-Tamacheq (Touaregs) ? Les cadres politiques et institutionnels actuels remplissent-ils les conditions qui garantiraient à tous les citoyens leur participation au processus démocratique ?
Les mouvements Amazighs de toutes les régions de Tamazgha et de la diaspora, les amis du peuple amazigh, les représentants des ONG internationales et des organisations intergouvernementales (notamment l’UA, l’UE et l’ONU), sont invités à un moment de réflexion collective et de propositions concrètes, dans le cadre d’une conférence internationale qui aura lieu à la salle Bahnini de Rabat (Maroc), le 10 mars 2012, de 14h à 20h, sous le thème : «Les Amazighs, peuples premiers du nord de l’Afrique, au cœur du processus démocratique».
14h30 : prélude poétique amazigh
14h45 : Ouverture de la conférence par Fathi Nkhlifa, Président du CMA
15H : Partie1 : les Amazighs dans les «révolutions» en cours
Modérateur : Khalid Zerrari, Vice-président du CMA.
- Mme Soumya Elharmaci :Universitaire ENS de Meknes :La laïcité
- Kamira Nait Sid : «progrès et obstacles majeurs pour les droits et libertés des Amazighs dans le nord de l’Afrique»
- Brahim Fouguig, université de Fez, «les vraies raisons de la marginalisation des Amazighs».
- Mohamed Boudehan, philosophe, directeur du journal « Tawiza » : terre et identité en Tamazgha.
16H-débat
16h 30 : pause café.
17h : Partie2 : Défis et perspectives
Modérateur : fatima rezzaki
- Lounes Belkacem, Responsable des relations internationales au CMA : « le CMA, comme instrument au service des droits des Amazighs »
- Ahmed Assid, intellectuel amazigh : « le concept de laïcité dans le discours du mouvement amazigh »
- François Alfonsi, Député au Parlement Européen : « des Etats aux Régions et aux Nations »
- Julian Burger, ancien responsable du Département peuples autochtones aux Nations Unies, « les instances internationales au secours des peuples opprimés » ?
18h30 : Débat
19h30 : déclaration finale de la conférence