Depuis toujours, le Maroc bénéficie d’une image positive d’exception parmi les pays du Maghreb et du Moyen-Orient. Après les événements de 2011, certains laissent entendre que le pays serait devenu l’exception du printemps, en se soumettant à l’immobilisme du pouvoir en place alors que l’environnement régional fait preuve de dynamisme et d’une volonté de démocratisation. C’est pourtant oublier la forte mobilisation du Mouvement du 20 février qui, depuis un an, mène des actions de contestation dans différentes villes du Maroc, rassemblant autour d’elles une part croissante de la population.
Et de fait, que représente la réforme de la Constitution du Maroc qui, en en voulant s’inscrire dans le contexte du printemps arabe, se solda par les élections législatives en novembre 2011 ? Une volonté réelle de changement et un grand pas vers la démocratie ou de la poudre aux yeux afin de calmer un peuple au bord de l’ébullition ?
Aujourd’hui et malgré les changements instaurés par la nouvelle constitution, le climat politique et social reste tendu au Maroc entre d’une part, le gouvernement en place, et d’autre part, les jeunes qui réclament la modernisation des statuts juridiques, plus de démocratie, plus d’emplois, plus d’égalité entre les riches et les pauvres. En effet, avec un tiers des moins de 35 ans au chômage et une impatience sociale à son comble, le gouvernement ne doit pas miser sur un quelconque état de grâce.
A ce jour, force est de constater que le bilan du régime est pour le moins contestable, que ce soit sur le plan des libertés — la plupart des journaux indépendants ont dû fermer —, sur celui de la lutte contre la corruption, ou sur celui de réformes économiques réclamées par la majorité de la population. Il semblerait que, depuis la réforme, la situation du peuple marocain ne se soit que peu améliorée et que les violations des droits humains perdurent.
Les discriminations et les violences à l’encontre des Amazighes continuent dans de nombreuses régions. Récemment, dans la ville Taza, au Nord-Est du Maroc, la population s’est opposée aux forces de l’ordre depuis plusieurs semaines, et le conflit a débouché sur des actes de vandalisme, des actes de répression, la présence de l’armée et l’instauration d’un couvre-feu, des centaines de personnes blessées, des arrestations, bref une situation qui n’appelle à l’apaisement général.
Le Centre régional du Libre Examen et Ligne de Mire ont choisi de donner la parole à ceux et celles qui soutiennent cette contestation afin qu’ils puissent expliquer leur analyse de la situation actuelle au Maroc, mais leurs postions et leurs revendications pour un Maroc plus démocratique. Nous demanderons aux intervenants invités d’expliquer le contexte, les enjeux et les champs d’intervention du mouvement de contestation au Maroc:
Modérateur : Mahfoud Rohmdani ancien député Bruxellois
Date : Vendredi 2 mars 2012 de 19h30 à 22h00
Lieu : Centre d’Action Laïque – ULB – Campus de la Plaine
Paf : 2 €
Les organisateurs Pascale Debrouck, Anne Bernard et– Lhoussaine Ouachen