Vient de paraître « Mohammed Khaïr-Eddine, Lettres et poèmes à sa femme Zhor Jendi et autres écrits épistolaires et littéraires 1985-1995 » textes présentés et annotés par : Bouazza Benachir, Chercheur-associé au Laboratoire d’Anthropologie Sociale, Collège de France.
Mohammed Khaïr-Eddine, l’un des grands écrivains marocains de notre temps, mort prématurément, était poète, romancier, tragédien et chroniqueur, mais aussi un maître rare et précieux de l’écriture épistolaire. La présente correspondance, qui comprend une centaine de lettres, dont quatre-vingt-onze destinées à sa femme Zhor Jendi, des poèmes et des textes littéraires inédits, des peintures et des dessins, n’est pas seulement iconoclaste.
Khaïr-Eddine dresse, dans cette correspondance et ces écrits, un portrait inattendu de l’homme, de ses affects, de ses obsessions, de son œuvre et de sa pensée, et relance le débat sur son écriture et ses convictions.
Ce qui est donné à lire, ici, c’est que Khaïr-Eddine ne jurait ni par la révolution ni par l’ordre établi ou l’ethnie ; il n’était pas davantage le guérillero linguistique que l’on disait, mais un écrivain sceptique, un empiriste transcendantal qui n’a cessé de s’interroger sur les odeurs de mantèque propres à son territoire existentiel et à chaque époque.
Bouazza Benachir,chercheur-associé au Laboratoire d’Anthropologie Sociale, Collège de France, Paris ; docteur d'Etat (Université Panthéon-Sorbonne-1,1985), il a enseigné dans les universités de Marrakech, Mohammedia,Rabat et Paris-4-Sorbonne.
A publié chez L'Harmattan :
- Edmond Amran El Maleh, 1997
- Négritudes du Maroc et du Maghreb, 2001
- Esclavage, diaspora africaine et communautés noires du Maroc, 2005
- Le souci de l’Autre, 2006
- Préface et notices à Paroles berbères de la résistance (Maroc Central, 1935-1940),2010.
A publié à l'Institut des Etudes Africaines,Université Mohammed V Souissi, Rabat :
- Le Siècle de Léopold Sédar Senghor, 2005
Mohammed Khaïr-Eddine Né à Azrou-Wado, près de Tafraout, en 1941. Après le séisme de 1960, il s’installe à Agadir de 1961 à 1963. Il entreprend la rédaction d'Agadir (publié en 1967). De 1963 à 1965, il vit à Casablanca, prend part à la vie culturelle et écrit des poèmes et des nouvelles. Il s’exile volontairement en France en 1965. A partir de 1966, il publie dans des revues littéraires européennes, africaines et américaines. En 1979, il s’installe à nouveau au Maroc et meurt prématurément à Rabat le 18 novembre 1995.