Fidèle à ses principes et valeurs humaines nobles, et dans le cadre de sa transparence, son attachement à la démocratie et son ouverture, le Mouvement Culturel Amazigh (MCA) - section Imtghren - a l’honneur de présenter aux organisations des droits de l’Homme, aux organisations démocratiques et à tout l’ensemble de l’opinion amazighe nationale et internationale, le présent rapport dans le souci d’élucider les circonstances, le contexte et la vérité sur les agressions visant notre cadre militant et pacifique.
Aperçu sur l’histoire de la violence à l’université marocaine :
Tout d’abord, il faut préciser qu’il existe plusieurs facteurs ayant influencé le mouvement estudiantin marocain et son organisation syndicale appelée : Union Nationale des Etudiants du Maroc (UNEM). Durant les années 1950-1960, l’UNEM était le relais de certains partis politiques d’idéologie arabo-salafiste (Parti de l’Istiqlal) puis d’idéologie arabo-socialiste (Parti de l’USFP). Ensuite, pendant les années 70 et 80, cette organisation syndicale avait été soumise à la domination de l’extrême gauche, courant apparu à l’université comme réaction à la Nakba en 1967 (Défaite des pays arabes contre Israël), ce qui la rendait fortement imprégnée du gauchisme pan arabiste né dans certains pays arabes de l’Orient. A la fin des années 1980, avec l’extension de l’idéologie islamiste, celle-ci fait irruption dans les universités. Pendant, les années quatre-vingt, une série d’affrontements violents étaient fréquents entre deux idéologies intégristes et hostiles à l’amazighité : l’extrême gauche adhérant à l’arabisme d’une part et l’islamisme d’autre part. C’était le conflit entre les deux notions insensées de Djihad et de la violence révolutionnaire.
Les basistes ou ce qu’on appelait la Voie Démocratique Basiste (VDB), un groupuscule qui adopte le marxisme orthodoxe comme idéologie, défendait sa « légitimité historique » face aux nouveaux arrivants qui voulaient à leur tour développer leur action politique à l’université comme lieu de mobilisation et d’endoctrinement.
C’est dans ce contexte violent qu’un discours pacifique, bannissant la violence, revendiquant l’unité syndicale et prenant en charge la défense de l’identité originelle des Marocains se développait entre les étudiants. C’était le discours du Mouvement Culturel Amazigh (MCA).
Chronologie des agressions contre le MCA d’Er-Rachidia :
Tout au long de la décennie 1990-2000, les militants du MCA ont subi plusieurs formes de violence symbolique : rejet et négation systématique de toute discussion sur la langue et la culture amazighes, provocations dans les cercles de débats, interdictions des activités des étudiants du MCA…La réponse du MCA contre ces provocations était son appel en 1999 à toutes les composantes du mouvement estudiantin pour la signature d’une « Charte contre la violence et l’exclusion ». Initiative rejetée par ceux qui veulent continuer d’agresser les autres étudiants qui selon eux freinent la lutte des classes !!!
Le 23/12/2003, huit étudiants du MCA étaient victimes d’une agression sauvage à la buvette de la cité universitaire d’Er-Rachidia, dont trois étaient dans un état grave. Même si la situation est accablante, aucune poursuite judiciaire n’a été envisagée contre les agresseurs. Pour information, ces agresseurs basistes ont porté depuis ces temps, un slogan raciste et incitant à la violence et au crime intitulé: « Liquidons les sales Chleuhs » ! Les chleuhs selon eux, ce sont les amazighs qui défendaient la cause amazighe, pour cela, et suivant leur vision fatidique, il fallait les liquider ou autrement dit les exterminer.
Effectivement, cette horde de criminels pseudo-marxistes continuait à perpétrer son plan sanglant et barbare. Ainsi le 12 Mai 2007, une autre attaque a visé plusieurs étudiants amazighs et a causé un mort et des dizaines de blessés et plusieurs traumatisés. Les services de sécurités ont arrêtés une vingtaine de militants du MCA. Ces militants ont subit toutes sortes d’humiliations et de torture de la part des services policiers marocains, ils ont été déférés devant la justice. Ils ont été accusés pour avoir commis des crimes, normalement inexistants, et était ainsi jugé arbitrairement pour des peines allant de deux mois à plus d’une année de prison. Certains militants n’avaient même pas droit aux soins médicaux nécessaires. Ils ont été jetés en prison alors que leur état de santé était encore critique. Durant, la même période et exactement le 13 Juillet 2007, Jamil BENNACEUR, un militant du MCA d’Imtghren, a été victime d’une tentative d’assassinat perpétrée par les mêmes pan arabistes de l’extrême gauche. Cette tentative a eu lieu à la cité universitaire. La victime a perdu un doigt et elle a subit une fracture au niveau de l’épaule. Jamil BENNACEUR, qui a été hospitalité durant une longue période et à deux reprises, et porte à ce jour les séquelles de cette agression, il souffre toujours d’une paralysie locale au niveau de son épaule.
Il faut signaler que les militants du MCA n’ont jamais opté pour la violence quelque soit sa nature, toutefois, toujours est-il qu’ils étaient forcés, à plusieurs reprises, d’être en état d’alerte et de vigilance extrême; et obligés d’assurer leur propre autodéfense en ripostant aux attaquants basistes afin d’éviter le drame.
Les détails de l’agression du 05/05/2011 :
Avant d’aller vers les détails, il convient de situer le contexte dans lequel se sont déroulées ces attaques sauvages contre les étudiants amazighs.