Rencontre nationale des associations et coordinations amazighes à Taroudant
A l’initiative de l’association Azmza ; les associations, les organisations et les coordinations amazighes se sont retrouvées à Taroudant le 4 décembre récent pour une journée d’étude sur le présent de l’amazighité au Maroc. Cette rencontre est d’autant plus importante puisque elle fut l’occasion pour les acteurs et militants en faveur de la reconnaissance de l’amazighité du Maroc pour évaluer le contexte actuel, l’évolution des différentes actions menées sur la scène nationale, ainsi que l’impact des divergences au sein du mouvement.
C’est dans ce contexte, et pour définir la stratégie de coordination du mouvement et faire face à tous ces défis, que s’inscrit cette rencontre dont Le programme a pu rassembler différents acteurs du mouvement amazigh tel qu’en témoigne les exposés présentés : Aimad boulgaid, Représentant du réseau amazigh pour la citoyenneté, azetta ; Ahmed Berchiile , pour l’oragnisation Tamaynut ; Lhoucine El Idrissi, Représentant des associations Mémoire d’Ajddir et Tihiya d’oujda ; Mohamed Handaine, Représentant de la Confédération des association amazighes au sud ; Ahmed Assid, pour l’observatoire amazigh des droits et des libertés ; Lahoucine Waazzi, Représentant de l’Association marocaine pour la recherche et l'échange culturel – AMREC ; Rachid Elhahi, Représentant de l’association Azmza pour la culture et le développement ; Meriem Damnati, Pour son suivi de l’intégration de l’amazigh dans le système éducatif.
La rencontre de taroudant s’est terminée sur la formulation d’un manifeste vigoureux :
manifeste des associations et coordinations amazighes réunies à Taroudant
Les associations et coordinations signataires de ce communiqué, se sont réunies le 4 decembre 2010 à taroudant lors de la journée d’étude sur le présent de l’amazighité au Maroc organisée par l’association Azmza pour la culture et le développement. Cette rencontre advient dans un contexte marqué par le souci croissant des forces démocrates du pays en général et amazighes en particulier, face à l’actualité politique (particulièrement vis-à-vis de l’amazigh récemment) qui ne cesse de donner des signes de rétention et de recul sur différents domaines vitaux incontournables pour faire réussir le processus de démocratisation auquel aspirent toutes les forces vives du pays.
Après avoir étudié la situation actuelle de l’Amazighe à tous les niveaux, notamment en ce qui concerne les politiques publiques, l’action des organisations de la société civile et des partis politiques, et l’évaluation des travaux des différents acteurs institutionnels et civils amazighs, et dans la perspective de consolider les liens de coordination, d'améliorer les outils et les approches; les associations amazighes déclarent à l’opinion nationale et internationale ce qui suit :
- La cause amazighe dans ses différentes dimensions et interactions ne peut être séparée du projet global de construction démocratique qui s’articule et s’harmonise avec l’identité du Maroc, sa civilisation et les aspirations de ses citoyens.
- La planification du Maroc de demain et la proposition d'alternatives possibles pour dépasser le développement des crises actuelles, ne peut être envisageable sans la préparation d’un socle solide et adéquat, à savoir une constitution démocratique qui reconnait l’Amazighe comme langue officielle et identité du Maroc dans sa situation en Afrique du nord.
- L'intégration de l’amazigh dans le cursus scolaire ne peut réussir sans que les autorités concernées ne dispensent les moyens juridiques, matériels et humains nécessaires, jusqu’ici bloqués par des lobbies dans les arcanes de l’Etat.
- Le non respect des engagements légaux des chaines de télévision publique vis-à-vis de l’amazigh exprime une ségrégation claire. La création d’une chaine amazighe ne dispense pas ces chaines de ce devoir.
- Le projet proposé pour établir une régionalisation élargie nécessite un débat national plus approfondi qui implique toutes les parties et régions, et donne sa juste considération aux dimensions historiques et aux spécificités culturelles des régions, et la considération de la langue amazighe comme une langue nationale unifiée dans toutes les régions, en dehors de toute « obsession » sécuritaire étroite.
- Les associations amazighes demandent une issue rapide au dossier des étudiants amazighs détenus par leur libération, leur réhabilitation et la garantie de la poursuite de leurs études dans de bonnes conditions.