« L’Amazighe et le pouvoir, critique de la stratégie de dominance », c’est le titre du nouveau livre du chercheur Rachid Elhahi apparu cette semaine aux éditions Wijhat Nadar au Maroc. Le propos du livre est d’analyser les choix et la façon dont le pouvoir a pu marginaliser la langue, la culture et l’identité amazighe, et de critiquer la stratégie de dominance du pouvoir dans le but d’éclairer les parcours de conciliation possible avec ce constituant exclu.
Rachid Elhahi, après son dernier livre intitulé « le feu et la trace », étude anthropologique dans la culture amazighe, apparu aux éditions IRCAM, a préféré cette fois-ci revenir sur les débuts et les facteurs principaux de l’exclusion dont a souffert l’amazighe, en démontrant à travers les 224 pages du livre que la question est compliquée et concerne plusieurs opérateurs et intervenants dont l’élite et le discours intellectuel assume, de sa part, une parti considérable de la responsabilité. La critique est adressée aux systèmes de socialisation et aux appareils idéologiques de l’état, notamment le système culturel, l’enseignement, les médias, la chose religieuse… tout dominé par l’idéologie officielle de l’état résumée en « arabisme et islam ». L’auteur a entamé un dialogue intellectuel éblouissant avec quelques figures de la scène culturelle marocaine à travers leurs écrits, recherches ou polémiques, à partir de la question amazighe, à citer M. A Eljabiri, A.khatibi, A.laroui, A.Boukous et B.Himich…
Rachid Elhahi termine son essai en s’appuyant sur la complexité de la stratégie adoptée dans l’exclusion de l’entité amazighe en appelant à un contrat national autour de cette question, qui doit être débutée par la constitutionnalisation de l’amazighe langue officielle.