Des oeuvres de l'artiste plasticien Moha Malal sont exposées actuellement (jusqu'au 30 avril) à la Casbah de Taourirt, près de Ouarzazate.
Il s’agit d’un rendez-vous annuel que cet artiste observe depuis des années déjà, pour contribuer de son côté à l’animation de ce beau site touristique, qui connaît en cette période de l’année un flux touristique important.
Avec ses couleurs naturelles, les toiles de Moha Malal sont l’expression d’une expérience personnelle, reflétant le quotidien des gens de Boumaln Dadès, localité d’origine de l’artiste.
L’on peut ainsi apprécier des portraits, spécialité artistique de Malal, d’hommes enturbannées, de femmes amazighes tatouées, d’enfants avec leurs visages innocents, d’objets intimes à la vie du Dadès comme la lampe à gaz, de maisons de douar en pisée, de la rivière coulante, des vergers verdoyants, et d’autres sites naturels encore.
Sur le plan technique, Malal qui est également un professeur d’art plastique dans un collège d’Ouarzazate, a délaissé momentanément son pinceau habituel, pour faire appel au "travail de couteau" ou ce qu’on appelle la spatule.
Ainsi, ses portraits qui étaient autrefois hyperréalistes, ont dépassé le stade de la touche impressionniste pour épouser cette forme où la spatule et la raclette gravent ce portrait dont certains traits fendent dans son espace vital.
"Dans mes nouvelles toiles, je n’ai plus d’arrière plan. Autrefois animé par des villages, des sites naturels du Dadès, cet espace emprunte un aspect plutôt abstrait", a déclaré à la MAP, Moha Malal qui est issue d’une famille d’artistes.
Outre les tableaux d’art, l’exposition fait prévaloir aussi la technique artistique des aquarelles à travers lesquelles, l’artiste entend s’approfondir sur les détails de cette vie simple, modeste et riche culturellement.
Là aussi, Malal se veut novateur, puisqu’il ne recourt pas aux méthodes traditionnelles des aquarellistes classiques, et part directement à la gestuelle grâce aux touches de pinceau, une manière qui interpelle une grande maîtrise artistique.
Tout en aspirant à ce rayonnement culturel et artistique national et international, l’artiste du Dadès qui exposera en septembre prochain ses toiles à Evires, près de Grenoble, a voulu associer à sa fête un autre jeune de la communauté. Il s’agit de Ismaïl Abou Lâabass (30 ans) qui, lui, expose ses sculptures sur le bois de la région, notamment le noyer, le peuplier, le genévrier.
Ce n’est pas son unique exposition, puisqu’il expose actuellement à l’hôtel El Mamounia, d’autres oeuvres d’art. Abou Lâabass saisit ainsi cette expression de solidarité communautaire et artistique complémentaire, en investissant un petit espace, où il effectue ses travaux artistiques sur place, pour sculpter ses rêves d’enfant amazigh.
MAP