Issu des groupes autonomes de travail qui venaient à peine de se créer à l’Université Paris 8 Vincennes, un « groupe Maghreb » se constitue à la rentrée universitaire 1972-1973. Mais très rapidement une division apparaît entre arabophones et berbérophones. Ces derniers décident de se réunir deux fois par semaine pour poursuivre les débats avec comme objectif la création d’un enseignement du berbère à Vincennes. Le Groupe d’études berbère (GEB) est né.
L’enseignement du berbère est alors pensé par ceux qui le rejoignent comme complémentaire de celui dispensé à l’Ecole des Langues orientales et à l’Ecole pratique des Hautes études. Plus ouvert, il doit s’adresser à la masse de jeunes berbérophones qui ne peuvent s’instruire dans leur langue dans leur pays. L’originalité de l’Université de Paris VIII apparaît comme le lieu idéal ou peut être dispensée une formation accessible à tous, et en particulier aux ouvriers.
Le 29 janvier 1973 la commission pédagogique de l’Université décide la création d’un enseignement de la langue et de la civilisation berbères confié à M. Mbarek Redjala. La commission du personnel enseignant entérine cette décision : l’enseignement de la langue et de la civilisation berbères devient officiel à Paris 8. Le collectif enseignant du Département de sciences politiques accepte d’abriter provisoirement le nouvel enseignement.
Le GEB qui réunit principalement des étudiants berbérophones se consolide autour de la préparation du Bulletin d’études berbères (qui prendra par la suite pour titre Tissuraf). Il engage ses efforts pour faire reconnaître et maintenir un enseignement de la langue berbère et préparer la mise en place d’un organisme de recherche consacré à l’histoire et la civilisation berbères.
Aujourd’hui, l’expérience du GEB reste encore une référence pour les tenants de l’enseignement de la langue et de la civilisation berbères. L’expérience du GEB est par ailleurs d’autant plus importante qu’au-delà de cet objectif scientifique, le GEB a permis, notamment à partir des années 80, l’émergence d’une nouvelle génération de militants politiques et associatifs qui considèrent que l’engagement pour la défense de l’amazighité a gagné toute sa crédibilité de par son intégration dans le champ universitaire.
La conférence permettra de discuter des conditions qui ont rendu possible l’enseignement du berbère à Vincennes, des difficultés et des entraves rencontrées par les tenants de ce projet ainsi que du rôle déterminant de George Lapassade, enseignant de Paris VIII dont l’engagement a été déterminant dans la concrétisation de ce projet.
La conférence abordera également la question de l’engagement militant pour la culture amazighe et de ses rapports au champ universitaire, de l’actualité du mouvement amazigh en France, en Algérie et au Maroc.
Samedi 21 mars 2009 - Université Paris 8
15 heures - Bâtiment D - Amphi D001
Débat animé par
Didier LE SAOUT, Université Paris 8 autour de témoignages :
d’universitaires de Vincennes :
René GALLISSOT...
d’anciens membres du Groupe d’Etudes berbères :
- Ramdane ACHAB
- Arezki HAMMAMI
- Hassène HIRECHE
- Hend SAADI
d’acteurs associatifs engagés aujourd’hui dans la promotion de l’amazighité :
Abdellah HITOUS, Association Tamaynut, (Maroc)
Saïd KAMEL, Association Assid, Association des Peuples de montagnes, (Maroc)
Kamal SAÏDI, Association Tikli-Etudiants berbères de Paris 8