L'association Asays, en partenariat avec le Club Adlis, organise un colloque autour de l'historien et poète amazigh Ali Sidki Azayku le 15 novembre à la Bourse du Travail de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Ce pionnier du mouvement berbère, à la fois historien, poète, et homme politique a été le premier détenu politique de la cause amazighe.
Projection d'un documentaire consacré à la vie et à l’oeuvre de Ali Sidki Azayku.
Conférence en présence de chercheurs et d’universitaires spécialisés dans la société et la culture berbère :
Abdallah BOUNFOUR Prof. de Littérature berbère à l’INALCO Paris.
Claude LEFEBURE Directeur de l’IEISM.
Tassadite YACINE Directrice de la revue AWAL et de thèses à l’EHESS.
El khatir Abou-El Kacem Chercheur à l’IRCAM.
En clôture, un récital de poèmes d'Azayku interprétés par le chanteur Mejja.
Qui était Ali Sidki Azayku ?
Ali Sidki Azayku est né en 1942, ses parents sont originaires de la tribu des Izyouka d'où son surnom. Il fait ses premières études à l'école française du village de Tafengoult près de Taroudant, puis dans la ville de Marrakech. Il fréquente ensuite l'Ecole régionale des instituteurs dans la même ville où il commence à prendre conscience de son identité berbère. A la rentée scolaire de 1962, il commence sa carrière d'instituteur à Imi n-Tanout.
En 1968, il décroche la licence en histoire-géographie à Rabat et participe avec un noyau de militants berbères à la création de l'AMREC (Association marocaine pour la recherche et l'échange culturel). Cinq ans plus tard, il publie des articles dans la Revue Al-Kalima autour de l’histoire du Maroc et l’importance de la dimension amazighe. Il se place alors comme défenseur de l’amazighité dans un échange houleux avec d’autres auteurs hostiles.
En 1981, un événement va bouleverser le destin d’Azayku. Dans la revue Amazigh, fondée par Aherdane, il publie dans son seul numéro en arabe (les premiers sont publiés en français), un article invitant à redéfinir les concepts de la culture nationale. L'article invite à repenser l’histoire du Maroc et mettre en valeur son amazighité. L'auteur se retrouve emprisonné
pendant un an. Cette arrestation inédite marque un tournant vers une prise de conscience dans les milieux militants amazighs. Privé de son passeport, Azayku doit renoncer à finir ses études en France après avoir assisté aux cours de Lionel Galland et s'être enregistré pour une thèse en histoire sous la direction de Mohamed Arkoun. L'historien trouve une issue plus favorable dans l’écriture en amazighe. Deux recueils paraissent successivement « Timitar » (Signes ) et
« Izmoulen » (cicatrices ), chacun représente une période dans le parcours de l’auteur. Azayku est considéré comme le rénovateur de la poésie amazighe au niveau de la forme et du fond. Ses poèmes sont interprétés par le chanteur Ammouri Mbark. L'homme a aussi publié des recherches importantes sur l’histoire du Maroc dans un ouvrage intitulé « Histoire du Maroc, les interprétations possibles » et d’autres publications. Après la création de l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) en 2001, Azayku y siège au Conseil d'administration (CA) et en tant que chercheur au Centre d’Etudes historiques.
Ali Sidki Azayku meurt en septembre 2004 à soixante-deux ans.
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