Le rendez-vous de Sétif 2008 fera date dans la saga du Festival Culturel Annuel du film amazigh. L’entrée en lice, pour la première fois, des professionnels du 7e art marquera indubitablement cette huitième édition. Cet événement est placé sous le slogan Pour une Algérie riche de sa diversité.
Ce sera le tournant historique et décisif du festival, son acte de naissance qui préfigurera de sa nouvelle destinée plus que jamais arrimée aux standards internationaux.
Trois catégories, au lieu d’une, distingueront désormais le festival du film amazigh, la première, mettra en compétition des professionnels notoires avec des réalisations cinématographiques de haute facture réalisées en langue amazighe, en Algérie et au Maroc durant l’année 2007. Pour la première fois, seront projetés en une seule fournée, des films réalisés en 35 mm et exprimés dans les différentes variantes de la langue amazighe : Kabyle, Chaoui , Tamachaqt, Tachelhit et Tarifi . Quelle belle rencontre ! « Clap asaru », est la deuxième catégorie dont la spécificité repose sur le substrat culturel et civilisationnel, au lieu du critère linguistique. La troisième section est dédiée aux jeunes auteurs qui représentent, aux yeux du festival, la réserve potentielle du cinéma amazigh et sa finalité. Du coup, l’édition de Sétif promet d’être singulièrement détonante. Commençant par l’affiche. Jamais le festival n’aura à réunir, l’espace d’une édition, un aréopage de personnalités aussi célèbres. La participation d’un jury de qualité et international, drivé par l’auteur de Macchaho, Belkacem Hadjadj en l’occurrence, place la barre du festival très haut. Des réalisateurs affirmés, avec en sus des films sublimés par la critique, impriment à l’édition un cachet des plus professionnels, de quoi ravir nos jeunes cinéastes !.
Tenez-vous bien : Amor Hakkar (La Maison jaune), Ali Mouzaoui (Mimezrane),Brahim Tsaki (Ayrouwen), Djamel Bendedouche (Arezki l’indigène), Belmokhtar Rabiea (D’un conte à l’autre),Nadia Zouaoui ( Le voyage de Nadia), auxquels s’ajoutent, pour la première fois, trois marocains et non des moindres, Yassine Fennane (Squelette ), Hicham Ayouch (Les arêtes du cœur) et Ahmed Baidou (Les poupées en roseaux), pour la catégorie fiction, et Mokrane Ait Saada (Syfax ) Salim Aggar (Ca tourne à Alger),Ramdan Iftini et Sami Allam (H’nifa), Amokrane Mohamed Mariche (Dix ans déjà), pour le documentaire…. Une affiche à faire pâlir d’envie !
N’oublions pas nos jeunes auteurs, pour qui le festival est une opportunité pour s’affirmer et affûter ses armes. Bien heureux celui qui arrachera l’olivier d’or !
Pour toutes ces raisons la huitième édition ne sera pas comme les précédentes. Loin du suspense et des pronostics, le menu, très copieux du reste, promet de la délectation : Regard sur le cinéma Suisse, et panorama des cinémas du Maroc, nous feront voyager dans deux types de cinéma aux cultures différentes, l’un du nord et l’autre du sud, avec leurs sensibilités et touches propres. Deux tables rondes nous permettront de saisir les nuances de l’un et de l’autre.
La Suisse par exemple ? Une forte délégation y est attendue conduite par des personnalités connues du monde du cinéma, du spectacle et de la presse spécialisée. On peut citer Jean Luc Bideau, André Gazut, Jacques Pouss ,Véronique Bonnet etc. Le Maroc nous réserve de bien belles surprises avec des films de l’année et une présence remarquée des professionnels du cinéma marocain en général et du festival du film amzigh Issni N’Ourgh. L’édition de Sétif sera l’occasion de promouvoir le film amazigh et son ancrage dans le paysage audiovisuel au Maghreb. Un colloque de haute facture intitulé : « Image, Imaginaire et Histoire », se tiendra en marge du festival avec des conférenciers de haut niveau tels Ali Haroune,Louiza Ighil Ahriz, Hassene Remaoun (Algérie), Manceran (France),Patrick Crowly (Irlande) etc. Une occasion rare pour revisiter les événements du 8mai 1945 dans cette wilaya symbole et chargée d’histoire.
Mais auparavant, il y a le show d’ouverture qui marquera de fort belle manière le coup d’envoi du festival, signé Akfadou Production, avec le Maestro, Takfarinas, qui a bien voulu parrainer artistiquement l’édition, qu’il en soit remercié. Tout pour hisser haut l’étendard du film amazigh, et son festival jouera désormais dans la cour des grands.
Par Mr ASSAD Si El Hachemi, commissaire du Festival du Film Amazigh
Source: setif.info