Adoption du Projet de déclaration des Nations Unies sur les droits des Peuples autochtones
Le 13 septembre, l’Assemblée générale des Nations Unies à New York va
se prononcer sur l’adoption finale du Projet de déclaration des Nations
Unies sur les droits des Peuples autochtones qui était en discussion
depuis 1995 (début de la Décennie internationale des Peuples
autochtones). Il s’agit d’un immense enjeu pour la communauté
internationale, mais surtout pour les 400 millions de personnes
appartenant à des Peuples autochtones dans le monde entier.
Dans de nombreux pays, notamment d’Amérique du Sud, un effort commence à être fourni pour reconnaître les droits des Peuples autochtones. Ainsi, le Brésil, le Surinam et bien d’autres pays d’Amérique latine ont fêté le 9 août dernier la Journée internationale des peuples autochtones suivant en cela les préconisations des Nations Unies. L’évènement est passé totalement inaperçu en France !
La France continue donc d’ignorer la présence sur son territoire de tels peuples, et continue de refuser la signature de nombreux documents internationaux qui pourraient pourtant faciliter la reconnaissance de leurs droits, ou encore de mettre en application des documents qu’elle a pourtant ratifiés (Convention sur la Biodiversité ratifiée par la France en 1993, par exemple).
Adoption de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones par l’ONU malgré l’opposition du Canada. La Déclaration a été adoptée à 143 voix contre quatre et 11 abstentions.
Les peuples indigènes du monde entier célèbrent le vote de l'Assemblée générale des Nations unies en faveur de la Déclaration des droits des peuples indigènes. Au cours d'un vote historique, la Déclaration a été approuvée la nuit dernière à New York avec une écrasante majorité.
Le représentant de la France, Fabien Fieschi, s’est félicité de l’adoption de la Déclaration. Il a rappelé que « son gouvernement avait soutenu l’ensemble des engagements pris au niveau Jumanda Gakelebone, représentant bushman de l'organisation First People of the Kalahari a déclaré hier : « Nous souhaitons exprimer notre immense joie devant cette heureuse nouvelle. Les gouvernements ne pourront plus nous traiter comme des citoyens de seconde zone, ils ne pourront plus expulser les peuples indigènes comme nous l’avons été ».
kiplangat Cheruiyot, porte-parole des Ogiek du Kenya, a déclaré hier : « Avec l'adoption de la Déclaration, la vie des peuples indigènes a désormais autant de valeur que celle des autres citoyens du monde ».
La Déclaration reconnaît aux peuples indigènes le droit de posséder leurs terres et de vivre comme ils le souhaitent. Elle stipule également qu'ils ne peuvent pas être expulsés de leur territoire sans leur consentement libre et informé.
Ce vote est l'aboutissement de 22 ans d'âpres débats et négociations. L'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada et les Etats-unis ont voté contre alors que 143 pays ont voté en sa faveur et 11 se sont abstenus.
Alexis Tiouka
Membre de groupes de travail des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones