Le cinéaste bien connu Ahmed Baddouj, ce visage familier pour de beaucoup cinéphiles amazighs au travers de ses nombreux films, est dans une mauvaise passe. Et c’est vraiment le cas de le dire. Car il souffre d’une maladie grave qui nécessite une opération chirurgicale urgente. Mais le hic c’est qu’il n’a pas du tout les moyens.Il ne faut pas trop demander, hélas !, au gouvernement marocain de l’aider.
Car il ne sait même pas que ce grand artiste existe. Pour la simple raison qu’il n’a jamais vu l’amazighité d’un bon œil et encore moins ceux qui font sa promotion. Ce qui est le cas de M. Baddouj.
En fait, le Makhzen a toujours considéré l’amazighité comme subversive. Qu’un créateur amazigh crève, c’est l’un des derniers de ses soucis. En revanche, lorsqu’il s’agit des artistes arabes, il s’empresse de les entourer de toute sa générosité et de toute son affection. D’ailleurs, dernièrement, plusieurs groupes arabes ont eu des salaires à vie. Gracieuseté du Roi en personne. C’est le cas par exemple de Nass El Ghiwan et tant d’autres moins connus. Et cela, sans forcément qu’ils aient un quelconque talent. Juste parce qu’ils sont arabes et qu’ils chantent en arabe.
Qui est l’artiste amazigh qui peut se prévaloir d’un tel privilège ? Vous aurez beau chercher, vous n’en trouverez aucun. Car pour le régime de Rabat, l’amazighité n’est bonne qu’à être méprisée et folklorisée pour le plus grand bonheur des touristes en mal de sensation. Et ceux qui osent s’en revendiquer, un peu bruyamment, sont jetés sans aucune forme de procès et quasiment oubliés dans les geôles glauques du régime. C’est encore et toujours le cas de dizaines d’étudiants amazighs à Meknès et à Errachidia qui croupissent dans la prison dans des conditions pour le moins inhumaines.
Que peut-il donc faire notre grand artiste Ahmed Baddouj ? Il ne pourra compter que sur le public. Ainsi, l’appel est donc lancé à toutes les âmes charitables de par le monde et à tous ceux qui apprécient le travail de ce cinéaste et cet homme de théâtre hors pair qui pour lui venir en aide. Car il en a grandement besoin. Quant aux associations amazighes du Souss et d’ailleurs, elles doivent absolument se mobiliser du mieux qu’elles peuvent. Le plus tôt possible. Même si on sait qu’elles-mêmes manquent terriblement et affreusement de moyens. Mais au moins elles peuvent faire connaître sa situation aux massees amazighes. Qui sait ?