Mellal, précurseur de la chanson Dadéssienne, est encore de retour avec un nouvel album intitulé "Angi" ou l’inondation, sixième album dans la pure tradition du style Mellal. Avec toujours le même style et rythme visant à mondialiser le rythme des rites traditionnels de sa région natale grâce à l’utilisation de la guitare, instrument universel entre tous.
Parmi les artistes les plus rares qui se distinguent par leur don riche dans différents champs de création, Mohamed Mellal, est à la fois poète, chanteur, artiste peintre et caricaturiste. Né en 1965 au village du Tamlalte sur la rive de la rivière de la vallée du Dadès (Warzazat, Sud-est marocain). Une vallée qui passionne tous les visiteurs de la région y compris son fils l’artiste Moha Mellal qui ne cesse de chanter son amour fou pour chaque détail de cette région, région la plus riche et la pauvre à tous les niveaux.
Moha Mellal a l’honneur d’être le premier fondateur de la chanson Dadéssienne qui ne connaît que
le rythme des rites, danses artistiques d’ahidus et le genre poétique Timnadin exclusivement et typiquement un chant Dadéssien.
Les six morceaux inclus dans le nouvel album traitent en premier lieu les problématiques philosophiques amazighes (berbères), sur l’existence et la cause identitaire « Mad gigh ? ». En deuxième lieu, Moha Mellal essaye de dévoiler et d’exprimer son attachement à sa région. Il évoque tous les détails de la vie quotidienne, ses origines, sa langue en voie de disparition du fait du système d’arabisation. « Asif n Dads – Je suis ton amoureux fou, rivière Dads », « Tamghart », « Xalti qeyyu », « Igherm inew », sont les morceaux qui illustrent ce propos et qui traduisent le sentiment tragique et nostalgique de Mellal ainsi que de tout Amazigh (Berbère ) privé de ses droits les plus élémentaires.
Le cinquième morceau qui porte le nom de l’album « Angi » ce qui signifie en amazigh, « l’inondation », est un morceau riche en image et symbole, mais dur à déchiffrer puisque il essaye de traduire la colère et la renaissance amazighe après les manifestations de la coordination Aït Ghighouch que la région du Sud-est du Maroc a connue dernièrement et les événements du printemps amazigh qui ont secoué les universités marocaines.
Il est également à signaler que l’on peut entendre pour la première fois une voix féminine dans le rythme et la chorale. Cette jeune fille, c’est Saïda Mellal, qui fait partie de la famille artistique Mellal, et qui nous fait l’honneur de représenter la femme amazighe Dadéssienne, présente à ce jour seulement dans les rites et hymnes d’ahdidus et Timnadin .
Ce sixième album (qui fait suite à cinq autres : Asif n Dads, Sellagh, Timlellay, Uyema atwareg et Azmul), représente une valeur ajoutée à son déjà riche palmarès, ainsi qu’à ses diverses participations sur des scènes tant marocaines qu’étrangères.
Par Omar Zanifi
Asif n Dades