Dans le cadre de la dynamique actuelle du mouvement amazigh au Maroc, 35 associations et sections d'organisations se sont réunies les 6 et 7 juillet à Agadir (sud du Maroc). Organisée par Tamunt iffus (Confédération des associations amazighes au sud du Maroc) et l'organisation TAMAYNUT, l’objectif majeur de cette rencontre est de développer une vision et des positions communes pour une reconnaissance de la langue amazighe comme langue officielle lors d'une éventuelle réforme constitutionnelle.
Au programme de cette grande activité figure une conférence publique autour de l'amazighité et la constitution. Tenue au complexe "Mohammed Jamal Adhorra" à la proximité de l'université Ibnu Zohr-Agadir des représentants des associations amazighes nationales et internationales ont animé un débat autour de la nécessité d'une reconnaissance officielle de l'amazighité, langue, culture et identité.
Avec la présence forte des étudiants du MCA, le débat était houleux et très intéressant. Les intervenants comme Belaid Brika, venue de Tizi Ouzzou, Kacer Ouremdan, président de l'association Afus g fus, Roubaix dans le nord de la France, Abdallah Hitous, président de l'organisation Tamaynut, Aziz Yassine, étudiant chercheur et Ahmed Abadrin, avocat et président du Centre des droits de l'homme à Marrakech ont soulevé toutes les problématiques liées à la revendication d'une reconnaissance constitutionnelle de l'amazighité.
Profitants de la présence des représentants des associations amazighes d'ailleurs, le débat a eu une dimension internationale et imposé une vision transnationale à cette revendication. De leur part, les étudiants, toujours sous le choc de différentes arrestations qui ont subis dernièrement, ont largement contribué à la réussite de cette conférence.
Le deuxième jour fut consacré à l'atelier réservé aux représentants des associations et aux spécialistes de la loi constitutionnelle. Il a eu lieu au sein des locaux du Musé municipal amazigh au centre ville d'Agadir. Après un débat sérieux et une réflexion approfondie, marqués par la présence des représentants du CMA (Congrès mondial amazigh), une Charte nommé "Charte Agadir II" a été adoptée et signée par les associations présentes. 35 associations ont signé la Charte. Elle est également ouverte pour la signature des autres organisations nationales et internationales. Une autre copie sera prête pour qu'elle soit signée par les individus. De même un communiqué est rendu public à cette occasion.
Après deux jours de débats et de réflexion, la Charte Agadir II a vu le jour. Comme a été le cas avec la Charte d'Agadir de 1991, la deuxième Charte, si toutes les forces se sont réunies pour une forte mobilisation autour d'elle, elle suscitera un grand intérêt et marqua un tournant dans l'histoire du mouvement amazigh au MAROC.
BOUKERDI Lahcen