Au lendemain de son indépendance, l’Algérie s’attendait à ce que sa première langue historique, l’amazigh, prenne la place légitime dans toutes les instances étatiques et en particulier l’enseignement et l’administration. Malheureusement il n’en fut rien.
Après avoir saigné la Kabylie et la région d’Alger dans les années qui suivirent l’indépendance (lutte des clans pour le pouvoir, opposition du F.F.S), le régime FLN avec la collusion de l’armée des frontières s’inspirant de l’idéologie du Baath panarabisme (Iraq, Syrie…) s’est imposé en parti unique dictatorial. Il provoqua l’exclusion et la marginalisation des Algériens amazighophones par le déni identitaire.
Le but étant d’éliminer toute trace d’amazighitude, porteuse de valeurs démocratiques. Pour atteindre cet objectif d’aliénation et de génocide culturel, le régime dictatorial issu du clan d’Oujda a imposé une « arabêtisation » forcée des populations, dans les médias, l’administration et plus particulièrement dans l’enseignement en faisant appel aux services d’enseignants mercenaires des « pays frères » du Moyen-Orient (Iraq, Syrie, Egypte, Palestine).
Cette arabisation du système éducatif fut inspirée par des politiques et des intellectuels en mal d’utopie. Elle répondait à un mythe de langue commune supranationale du « monde arabe ». Elle remplit le statut de langue idéologique du Baath, de langue nationale officielle d’Etat, alors que la réalité linguistique du pays est tout autre :
Le paysage linguistique de l’Algérie et des pays de l’Amazighie comprend :
Il aurait été judicieux dès l’indépendance du pays d’inscrire dans les textes officiels, l’amazigh et l’arabe amazighien* comme langues nationales officielles dans la perspective de leur modernisation progressive notamment dans les domaines technique et scientifique afin de les introduire progressivement dans l’enseignement, tout en conservant à la langue française son statut de langue étrangère privilégiée.