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L'accueil du film amazigh ne s'est pas fait sans difficultés. Il fut heurté à des entraves. Le projet du premier film a faillit en faire les frais et subir les conséquences d'être le premier dans son genre. Il a fallut plus de 3 ans pour qu'il voit le jour, et encore plus pour l'écrire. Il fut ensuite victime de piratage avant même qu'il soit rendu public. Il a connu, malgré tout, un grand succès. L'idée de produire un film amazigh a longtemps séduit l'artiste Lahoucine BIZGUAREN et ce depuis la moitié de la huitième décennie du siècle dernier alors qu'il dirigeait à Inezgane la troupe théâtrale "Tifawin" (Lumières). L'idée germait en lui pendant longtemps avant qu'il décide enfin de la réaliser en produisant le film "Tamghart wurgh" (femme d'or). Au début le projet a rencontré des difficultés d'ordre matériel en raison de l'insuffisance des moyens nécessaires à la production d'un film vidéo. Le doute quant à sa réalisabilité fut davantage encouragé par une croyance erronée qu'un film en tamazight serait voué à l'échec puisqu'on croyait à tort que l'utilité de cette langue orale est limitée aux échanges de tous les jours. Mais la surprise du public était telle lorsque celui-ci a vu ses héros sur le petit écran. Voilà l'histoire d'une femme forte d'une personnalité exemplaire, capable d'affronter les obstacles pour s'affirmer et faire preuve d'une authenticité féminine capable de supporter avec dignité l'éloignement de son mari séjournant à l'étranger. L'étonnement de ceux qui croyaient avant qu'une telle production ne serait d'aucun intérêt fut de taille. L'héroïne du film a pu décrocher le titre de "femme d'or" et par là-même, ce film mérite d'être qualifié de "film d'or" à son tour, puisqu'il a cassé les tabous en ouvrant les portes fermées jusque là en se frayant son chemin étroit vers le monde des géants.
Par Omar Idtnaine